Le tribunal de première instance de Nador (est du Maroc) a refusé la liberté provisoire pour les trois membres de l’Association des victimes du séisme d’Al Hoceima, arrêtés la semaine dernière après les violents affrontements entre forces de police et habitants du village de Tamassint, a annoncé hier la presse locale.
Le tribunal de Nador, qui n’a pas accordé la liberté provisoire aux trois prévenus, a également décidé de reporter au 9 juin prochain le procès des trois membres de cette association qui avaient été arrêtés lors des violentes manifestations des habitants du village de Tamassint (30 km d’Al Hoceima), selon le quotidien Al Ahdath Al Maghribya.
Citant des avocats de la défense, Al Ahdath Al Maghribya rapporte également que ce procès s’est déroulé « dans des conditions de sécurité draconiennes, sans la présence des familles des prévenus, alors que la presse s’est vu interdire la couverture du procès ».
D’autre part, environ 300 personnes avaient, en outre, organisé un sit-in de protestation à l’extérieur du tribunal contre « la terrible répression qui s’était abattue sur les manifestants du village de Tamassint », précise la même source.
Selon les organisateurs de ce sit-in, « les membres de l’Association des victimes du séisme d’Al Hoceima ont été victimes d’arrestations arbitraires, des maisons du village de Tamassint ont été perquisitionnées et une vague de terreur règne actuellement parmi les habitants de ce village ». A la suite de ces événements, plusieurs associations de la société civile de Nador ont décidé d’organiser hier une marche vers le village de Tamassint en signe de solidarité avec ses habitants.
Par ailleurs, des associations de la société civile de la ville d’Al Hoceima avaient appelé jeudi les autorités locales à lever le blocus policier sur le village de Tamassint et ouvrir une enquête sur les événements sanglants vécus la semaine dernière lors de manifestations de protestation violemment réprimées. Les associations de la société civile d’Al Hoceima ont également demandé l’ouverture en urgence d’une enquête sur les dépassements des policiers et des gendarmes lors de la manifestation de protestation organisée pour demander une aide plus conséquente de l’Etat pour la reconstruction de leurs maisons détruites par le séisme de février 2004.
Selon les témoignages d’ONG, les forces de l’ordre avaient utilisé des grenades lacrymogènes et des balles en caoutchouc pour disperser les manifestants de Tamassint qui voulaient marcher sur le siège de la wilaya d’Al Hoceima pour protester contre « le laxisme » dans la prise en charge de leurs revendications.
29-05-2005
Par : SALMA