1.500 000 manifestants ont défilé samedi 18 mars dans les rues de
France. Les étudiants, les lycéens, mais aussi de nombreux parents et
salariés ont massivement fait entendre leur refus. Refus de la
précarité, refus de l’injustice sociale, refus d’un avenir impossible.
Face à ces manifestations d’une ampleur exceptionnelle, le gouvernement
a fait savoir dès samedi soir qu’il restait inflexible. Il choisit de
durcir encore le bras de fer qui s’est engagé depuis plus de six
semaines avec la jeunesse. La démonstration est faite, depuis ce samedi
18 mars, que les salariés soutiennent le mouvement étudiant.
Ce bras de fer s’accompagne d’une répression qui devient systématique ;
à Paris, 185 interpellations jeudi 16 et 167 samedi 18 mars qui révèlent
aussi l’attitude de plus en plus inquiétante des forces de police :
violence des charges, dispersions musclées, qui ont conduit un
manifestant de SUD PTT à l’hôpital, blessé et inconscient après avoir
été sauvagement lynché à terre par une trentaine de CRS.
La lutte doit continuer et s’étendre à l’image des centaines de
sans-papiers, d’étudiants et de soutiens qui occupent depuis samedi 18
mars l’ancien service social d’aide aux émigrants (SSAE) 18 rue Auguste
Perret à Paris 13è, pour le retrait de la circulaire et du projet de loi
Sarkozy et de la «loi pour l’égalité des chances».**
**Dans ce sens, la CNT attire l’attention des manifestants et des
grévistes sur la nécessité de continuer à revendiquer le retrait du CPE,
mais aussi du CNE et de la «loi pour l’égalité des chances», tel que
revendiqué par la Cordination des étudiants, même si les centrales
syndicales semblent polariser leur unité sur le retrait du seul CPE.
Enfin, des enjeux européens sont de nature à éclairer l’entêtement du
gouvernement : la Suède prépare un contrat de travail avec une période
d’essai de deux ans, quand l’Espagne en prépare un d’une période d’essai
de quatre ans. Il est clair que le gouvernement veut passer en force et
joue la stratégie de la tension.
Pour mettre un frein à ces mesures réactionnaires, nous devons rester
unis et déterminés dans la grève, qui reste aussi le meilleur rempart
contre la répression, les violences policières ou les manoeuvres
droitières. La CNT réitère son soutien total aux étudiants et aux
lycéens qui ont su créer un rapport de force. Elle les appelle à
renforcer leur mobilisation dans la grève, afin qu’elle gagne peu à peu
les salariés.
Le CNE, le CPE et la «loi pour l’égalité des chances» doivent être
abrogés.
Pour cela, la CNT appelle à s’auto-organiser au sein des AG d’étudiants
et
de salariés en prévision des journées de grèves à venir.
Fuente: Bureau Confédéral/Secrétariat médias medias@cnt-f.org