Artículo de la CNT-F sobre la lucha en contra del CPE en Francia.

C’est par la grève générale que nous vaincrons !

Le CPE, c’est quoi ?

Lundi 16 Janvier 2006, la création d’un nouveau contrat de travail était annoncé par le 1er ministre Dominique Galouzeau de Villepin. Le Contrat Première Embauche (CPE) s’inscrit dans la continuité du Contrat Nouvelle Embauche (CNE), adopté en août et mis en œuvre à la rentrée de Septembre 2005. Ce CNE, déjà décrié par les organisations syndicales, a les caractéristiques d’un contrat à durée indéterminée (CDI), mais il met en place une période d’essai de deux ans, appelée « période de consolidation de l’emploi » en novlangue gouvernementale, durant laquelle le salarié peut-être licencié sans justification et quasiment sans préavis. Il se « limite » toutefois aux entreprises de moins de 20 salariés, sans limite d’âge.

Artículo de la CNT-F sobre la lucha en contra del CPE en Francia.

C’est par la grève générale que nous vaincrons !

Le CPE, c’est quoi ?

Lundi 16 Janvier 2006, la création d’un nouveau contrat de travail était annoncé par le 1er ministre Dominique Galouzeau de Villepin. Le Contrat Première Embauche (CPE) s’inscrit dans la continuité du Contrat Nouvelle Embauche (CNE), adopté en août et mis en œuvre à la rentrée de Septembre 2005. Ce CNE, déjà décrié par les organisations syndicales, a les caractéristiques d’un contrat à durée indéterminée (CDI), mais il met en place une période d’essai de deux ans, appelée « période de consolidation de l’emploi » en novlangue gouvernementale, durant laquelle le salarié peut-être licencié sans justification et quasiment sans préavis. Il se « limite » toutefois aux entreprises de moins de 20 salariés, sans limite d’âge.

Le CPE qui prétend se placer dans le cadre de la lutte contre le chômage des jeunes et qui se pare de « l’égalité des chances » – en réponse aux émeutes de Novembre 2005 dans les quartiers populaires – n’est qu’une application du CNE aux jeunes travailleurs.
Ainsi, ce CPE, qui se veut un moyen de lutter contre le chômage des jeunes (le taux de chômage des jeunes avoisine les 23%) n’est qu’un outil de plus au service du patronat pour « flexibiliser », précariser un peu plus les travailleurs.

Ce nouveau contrat permet en effet de soumettre le salarié aux ordres de son patron. Les chefs d’entreprise vont maintenant pouvoir embaucher selon les besoins de leur activité, tout en évitant de s’embarrasser avec les « tracasseries » que peuvent être les justifications, préavis ou indemnités de licenciement.

L’illusion parlementaire a ensuite été révélée au grand jour par une parodie démocratique au mois de février, qui a vu adopter la loi sur « l ’égalité des chances », qui contient le CPE, en pleine nuit, dans une assemblée nationale déserte. Pour accélérer son passage en force, le gouvernement a utilisé un article de loi, dit « 49-3 », qui permet de faire adopter une loi sans aucun débat parlementaire, alors que les mouvements étudiants commençaient à prendre de l’ampleur..

La réaction des étudiants.
Face à la menace sur l’avenir que représente le CPE, les étudiants se mobilisent. Ils ont montré qu’on avait pensé trop naïvement que les jeunes générations s’étaient définitivement installées dans la passivité consumériste. Toutes les organisations de gauche se mobilisent, mais les méthodes et les principes libertaires sont bien appliqués : auto-organisation, assemblées générales se développent. Ne craignant pas d’affirmer leur autonomie et leur volonté de vaincre, les étudiants décident la grève et les blocages d’universités. Des piquets de grève s’installent. L’intervention dans les assemblées, d’étudiants de droite, partisans du gouvernement, ne fait pas fléchir leur détermination.
L’emblématique université de la Sorbonne, en plein centre de Paris, est investie par surprise, et occupée pendant plusieurs jours. La police finit par déloger violemment les occupants. Les rassemblements quotidiens autour de ce haut lieu de l’insurrection de mai 68 sont le théâtre d’affrontements entre jeunes étudiants et la police, épaulés par des militants fascistes. Les fins de manifestations donnent également lieu à des accrochages avec la police.
Plusieurs militants, cibles privilégiées de la police, dont certains de la CNT, sont arrêtés, et doivent passer en procès bientôt. Le samedi 18 mars, un syndicaliste de SUD-PTT est roué de coups par une bande de policiers. Il est aujourd’hui entre la vie et la mort.
Mais ne désarmant pas devant l’adversité, les étudiants et les lycéens maintiennent la pression. Aujourd’hui, jeudi 23 mars, plus de 60 universités et 600 lycées sont encore mobilisés, bloqués ou en grève et plusieurs centaines de milliers de jeunes ont été manifester.

Interventions des syndicats.
L’un des enjeux majeurs dans le renforcement de ce mouvement social, est la mobilisation des salariés. Les travailleurs de l’Éducation sont évidemment en première ligne. Non seulement parce qu’ils côtoient les étudiants et lycéens, mais parce que l’Éducation est l’un des secteurs publics les plus attaqués par les politiques de dérégulation libérale (libérale pour les patrons, évidemment). La CNT et SUD Éducation mobilisent à la base, ils appellent à la grève générale interprofessionnelle. Des assemblées générales de salariés sont organisées. La grève du jeudi 16 mars est un succès de l’auto-organisation. La réaction des directions syndicales est alors attendue.

Devant l’ampleur du mouvement étudiant et lycéen, qui commence à être suivi par les salariés, les confédérations institutionnelles sont obligées de suivre. La tendance trotskiste de Force Ouvrière peut même pousser sa direction à appeler à la grève générale. Mais les grandes confédérations freinent le mouvement, comme d’habitude, en repoussant toujours à plus tard les appels à la grève et les manifestations. Les appels à contre-temps, qui consistent à choisir des dates éloignées d’au moins une semaine, ou décalées par rapport aux appels à la grève des étudiants, reste la tactique privilégiée par les bureaucrates syndicaux. Ils peuvent alors négocier avec le gouvernement, en se prévalant de leur capacité à contrôler « les troupes ». C’est ainsi qu’ils démontrent leur indispensable rôle dans le système de domination moderne.

Après le succès immense de la manifestation du samedi 18 mars, qui a vu un million et demi de personnes défiler dans toute la France, et alors que le rapport de force est largement en faveur des jeunes mobilisés, les confédérations reculent devant le gouvernement et s’alignent, le lundi 20 mars, derrière le syndicat jaune CFDT. Elles annoncent la prochaine grève 10 jours plus tard. Beaucoup de travailleurs grévistes le jeudi 23 mars se sentent trahis, à juste titre.
La seule réponse que les salariés peuvent leur donner, c’est la grève auto-organisée par la base, sans attendre les consignes des directions syndicales. C’est bien à cela que la CNT s’emploie, depuis plusieurs semaines maintenant. « Et gare ! à la revanche, quand tous les pauvres s’y mettront. »

Fabrice PILLEUL

Confédération Nationale du Travail

Secrétariat International


Fuente: Fabrice PILLEUL/Confédération Nationale du Travail